(JIM)
Dr Jack Breuil
Dangereux, vraiment, d'avoir son rat ? Ceux des lecteurs de ce résumé qui ne rêvent que de se promener avec l'animal sur l'épaule pourraient hausser la clavicule libre d'un air fataliste : les cas de cow pox humains rapportés récemment en France et en Allemagne sont certainement regrettables, mais ils restent tout à fait confidentiels. C'est exact, mais il pourrait ne pas en être de même pour l'infection rapportée dans le Lancet Infectious Diseases de ce mois qui n'était autre, comme l'auront deviné sans examens complémentaires les plus avisés des cliniciens, qu'une leptospirose. Car plusieurs publications récentes suggèrent que les rats, autour de nous, pourraient être plus largement contaminés qu'on ne l'imagine souvent. Une étude danoise, réalisée dans les environs de Copenhague en 2006- 2007, avait trouvé des rongeurs infectés à 48-89 % dans 5 de 6 sites étudiés, en l'occurrence des égouts, et l'analyse épidémiologique des données avait permis de conclure à une transmission essentiellement environnementale. Une autre, française, n'était guère plus rassurante, soulignant encore l'importance du portage rénal et des contaminations urinaires de l'eau sauvage par les rats ; la séroprévalence murine globale retrouvée dans ce travail nantais était de 44 % (649 rongeurs analysés), les rats bruns (justement le Rattus norvegicus des Danois...) et les rats musqués étant plus atteints que les ragondins.
Alors, toujours envie d'un rat ? Pour B Dixon et les auteurs du « case report » rapporté en introduction, « la pratique d'adopter des rats sauvages devrait être activement découragée ». Nous nous en tiendrons là...
Dixon B : The hazards of pet ownership. Lancet Infectious Diseases 2009 ; 9 : 272 Aviat F et coll. : Leptospira exposure in the human environment in France: a survey in feral rodents and in fresh water. Comp Immunol Microbiol Infect Dis 2008. Publication avancée en ligne le 17 juillet