lundi 20 avril 2009

La mesure de la copeptine aux urgences












ORLANDO (Floride), 8 avril (APM Santé) - La mesure de la copeptine chez les patients se présentant aux urgences avec une douleur thoracique permet d'écarter rapidement et de façon fiable le diagnostic d'infarctus, selon une étude présentée au congrès de l'American College of Cardiology, la semaine dernière à Orlando


Le diagnostic de l'infarctus aux urgences se fait par la prise en compte de l'historique, l'ECG et la mesure de la troponine, qui sont souvent normaux au moment de la présentation. La troponine peut mettre plusieurs heures après l'apparition des symptômes pour s'élever. Par conséquent, après un test de troponine négatif à l'arrivée aux urgences, le patient doit être testé une nouvelle fois six heures après pour confirmer que le test est bien négatif.


Il manque donc un moyen d'écarter très tôt le diagnostic d'infarctus, de façon fiable, a rappelé le Dr Tobias Reichlin de l'hôpital universitaire de Bâle (Suisse), lors de la présentation de ces résultats. Jusqu'à présent aucun autre biomarqueur ne s'est avéré supérieur à la troponine, a-t-il souligné.


La troponine est un marqueur de la nécrose cardiaque. La copeptine, qui est la partie C-terminale de la vasopressine, est quant à elle un marqueur du stress endogène aigu. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que la combinaison des deux pourrait fournir un moyen rapide et fiable d'écarter le diagnostic d'infarctus.


Ils ont mesuré les taux de copeptine chez 756 patients se présentant aux urgences avec des symptômes suggérant un infarctus. Le diagnostic final a été établi par deux cardiologues indépendants, en utilisant toutes les données disponibles. L'infarctus a été le diagnostic final pour 131 patients, soit 17%.


Les taux de copeptine à la présentation étaient significativement plus élevés chez les patients finalement diagnostiqués avec un infarctus (19,3 pmol/L contre 5,8 pmol/L en médiane).


Un taux de copeptine inférieur à 14 pmol/L en combinaison avec un taux de troponine T inférieur ou égal à 0,01 µg/L permettait d'écarter correctement le diagnostic d'infarctus avec une sensibilité de 97,7% et une valeur prédictive négative de 99,4%. La valeur prédictive positive n'était que de 46,4% et la spécificité était de 76,3%.


Ainsi, "la copeptine améliore significativement le diagnostic précoce de l'infarctus; la combinaison de la copeptine et de la troponine T permet d'écarter un infarctus à l'admission (...)", a conclu le Dr Reichlin.


"L'utilisation de la copeptine en conjonction avec la troponine T, l'ECG et les résultats cliniques peut éviter la nécessité d'un séjour prolongé aux urgences et une nouvelle mesure de la troponine après six heures chez deux tiers des patients. Cette modification de la pratique clinique pourrait entraîner des bénéfices médicaux et économiques significatifs", a-t-il conclu./cd/vr/tn


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