mardi 18 août 2009

Décès à l´hôpital : les plaintes se multiplient

EGORA

Article paru le Vendredi 14 Août 2009
Catherine Holué

Pas moins de quatre affaires relayées cette semaine par les médias : les dépôts de plainte suite à des décès survenus à l´hôpital semblent se multiplier en cette période de congés estivaux. Et les infirmières sont en première ligne. Lundi, les parents de la fillette de 5 ans décédée le 4 août à l´hôpital de Mulhouse, après s´être asphyxiée entre le matelas et les barrières de son lit, ont porté plainte pour « homicide involontaire par négligence et défaut de surveillance ». Des mises en examen pourraient « suivre rapidement », selon des sources judicaires. Mardi, les parents d´un nouveau-né ont également porté plainte pour « homicide involontaire » après la mort de leur fille, décédée le 4 août au CHU de Bordeaux après avoir été transférée la veille du centre hospitalier de Saintes, où elle est née. Il est reproché au personnel d´avoir laissé seul le bébé sur le ventre de sa maman, pour la tétée, alors que celle-ci « était épuisée après avoir accouché par césarienne » et avait « les bras sont entravés par une perfusion et un tensiomètre », selon l´avocat de la famille. « Deux personnes sont passées pour vérifier la tension de la mère mais quand la sage-femme est revenue après environ 40 minutes, l´enfant était asphyxié », a-t-il affirmé. Jeudi, on apprenait du parquet de Bordeaux la mise en examen et le placement sous contrôle judiciaire pour « homicide involontaire » d´une infirmière bordelaise de 26 ans, qui aurait administré par erreur le 8 août une surdose de médicaments à un patient, décédé quelques heures plus tard dans un établissement de soins de Mérignac. L´infirmière, qui a trois ans d´expérience, aurait fait une erreur de manipulation au début de sa tournée de distribution de médicaments. « Destiné à un patient de forte corpulence et contenant un triple dosage de neuroleptiques, le verre sera donné par inadvertance au malade d´à côté, un homme de 48 ans, très grièvement handicapé, plutôt frêle », selon le quotidien Sud Ouest. Enfin, ce vendredi, l´hôpital Flaubert du Havre indique dans un communiqué qu´une infirmière du service de réanimation néonatale a été récemment suspendue « à titre conservatoire » et qu´une enquête a été ouverte, à la suite du décès accidentel de deux grands prématurés le 6 août dernier. Les deux bébés, nés à 25 semaines de grossesse, sont décédés le même jour, dans le même service et étaient âgés de quatre et sept jours. Selon l´hôpital, leur pronostic vital était réservé. Les causes et les circonstances des décès n´ont pas été précisées. « Point de rupture » Le Syndicat national des professionnels infirmiers (Snpi) voit dans ces affaires, qui font écho aux erreurs médicales survenues pendant les fêtes de fin d´année 2008, une « cruelle façon pour le public de réaliser le très haut niveau de responsabilités qu´ont chaque jour les 500 000 infirmières qui exercent en France ». Or les conditions de travail des infirmières hospitalières ne sont plus à la hauteur de ces responsabilités, selon le syndicat : « Avec les plans d´économies qui se succèdent dans les établissements, la dégradation des conditions de travail est telle que l´effectif normal est pratiquement semblable à l´effectif minimum du week-end, les repos dus s´accumulent, et lors des vacances scolaires nous atteignons le point de rupture. » Le Snpi invite donc les infirmières salariées « à prendre sans tarder une assurance "responsabilité civile professionnelle" et à remplir une fiche d´alerte lors de chaque situation difficile, pour prévenir par écrit l´administrateur de garde et les élus du CHSCT d´une situation dangereuse ». Les présentations médicamenteuses « sources de confusion » sont également, une nouvelle fois, pointées du doigt.

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