lundi 3 août 2009

Grippe a(h1n1): un virologue plaide pour une quarantaine à l'hôpital

PARIS, 30 juillet (APM Santé) - Le Pr Didier Raoult, virologue et responsable de l'unité des maladies infectieuses et tropicales émergentes à la faculté de médecine de Marseille, a plaidé jeudi dans Le Point pour une quarantaine à l'hôpital des patients atteints de la grippe A(H1N1).
Le spécialiste estime que l'isolement d'un malade à domicile est "aberrant, même s'il porte un masque (...). Un mari dont la femme est enceinte et qui rentre chez lui avec le virus met en danger la vie de son épouse".
Il plaide en faveur d'une "quarantaine (...) dans des infectiopôles", des structures qui ont été fermées "dans les années 1970" et qu'il "faut recréer".
"Des centaines d'isolement de quelques jours, le temps d'avoir les résultats des prélèvements, éviteront des milliers de cas", ajoute-t-il.
Pour freiner la contagion, et ainsi "gagner suffisamment de temps" pour disposer des vaccins, le spécialiste plaide aussi pour des "moyens simples" comme éviter de se serrer la main en arrivant au bureau ou de s'embrasser en famille ou encore installer des distributeurs de solution hydro-alcoolique pour l'hygiène des mains dans les entreprises.
Le virologue estime que "ce n'est pas parce que vous êtes dans le métro, à côté de quelqu'un qui éternue, que vous risquez d'attraper le virus. C'est par un contact direct. Il faut régulièrement se laver les mains".
Didier Raoult affirme également qu'"on sait que le principal diffuseur des maladies respiratoires, c'est le personnel de santé". Il faut appliquer "des consignes strictes pour que le médecin, l'infirmière ou l'aide-soignante qui tousse ou qui est enrhumé ne vienne pas travailler", ajoute-t-il.
Le spécialiste critique enfin le fait qu'"on s'est abrité derrière" les stocks de masques et d'oseltamivir (Tamiflu*, Roche) "en pensant que cela suffirait à nous protéger".
"Personne ne peut affirmer que le virus ne va pas développer une résistance au Tamiflu*. Quant aux masques, on ne dispose d'aucune étude sur leur efficacité au quotidien" et ils sont difficiles à mettre en oeuvre au jour le jour "parce que les gens ont besoin de manger, prendre un café, allumer une cigarette...", précise-t-il.
Il plaide pour une vaccination généralisée contre les pneumocoques, le virus de la grippe A(H1N1) pouvant entraîner dans la population adulte des infections à pneumocoques "avec risque d'infarctus du myocarde"./vdb/vr/tn

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